"L'arracheuse du temps" par Fred PELLERIN
Dans "L'arracheuse du temps", Fred Pellerin raconte son village natal de Saint-Élie-de-Caxton et des personnages, simples et forts, de l'endroit : la Stroop, Belle Lurette, Toussaint Brodeur, Ésimésac Gélinas, la mort elle-même,... Ni prince ni princesse donc, mais à l’origine de l’histoire, se trouve un pommier ; « autant que les pommes étaient belles, autant que personne en avait jamais mangé », pour la bonne raison qu’une vague légende disait que des deux fourches de l’arbre, l’une était mortelle. Intrépide, un peu incrédule peut-être, la petite Lurette décida d’ignorer la fable et de croquer dans le fruit défendu.
Inspiré par des histoires de sa grand-mère ou des anecdotes et légendes rapportées par d'autres habitants, Fred Pellerin "déparle et délire", se surprenant parfois lui même par ses propres improvisations. Tout au long du spectacle, il nous entraine dans son univers plein de féerie, de musique et de silence (quand le conteux* devient un Homme-orchestre armé de ses guitare, mandoline, harmonica, enregistrements divers et d'une petite boite magique). En quelques mots, un rendez-vous vif rempli d'humour et de tendresse... avec aussi, sous un air faussement naïf, une touche de gravité dans certains thèmes abordés, ainsi lorsqu' il évoque le combat de la langue française et la fierté d’une culture, en Amérique et cette attache aux traditions francophones.**
Sa tournée en France est teminée, mais en attendant son prochain spectacle, je vous invite à parcourir Son monde. On y aperçoit que le narrateur y est aussi chanteur et auteur, mais cela reste à découvrir...
Plus personnellement, ce joli conte a intensément ravivé ce petit bout de mon cœur qui est québécquois, après 2 belles années vécues là-bas. A travers quelques allusions et expressions du quotidien, j'ai eu une grosse pensée pour ma gang de chums, et j'ai revécu de jolis souvenirs (des soirées chez les chansonniers, les fèves au lard au sirop d'érable préparées par la mami d'une amie, des tempêtes de neige sur les Plaines, une escapade au Lac Saint-Jean,...). Et ce joli moment a renforcé mon envie de reposer le pied dans la belle Province, surement vers la mi-juin cette année. Entre des visites à Montréal ou à Québec, j'essaierai de passer par Saint-Elie-de-Caxton...
* « Conteux » est utilisé ici pour évoquer un conteur artisanal, comme le désigne la terminaison dans le dire québecquois.
** «Il y a 250 millions d’anglophones en Amérique du Nord et nous ne sommes que 6 millions à parler français. Il faut être vigoureux pour maintenir notre langue. Quand on a un doute sur notre identité, on a toujours le réflexe de regarder vers la France. » [Fred Pellerin]
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